Chronique : BIOSPHERE "Inland Delta" (Biophon Records)


BIOSPHERE
"Inland Delta"
(Biophon Records)

Le 24 novembre 2023 marquera l'avènement d'un chapitre musical épique avec la sortie du double album vinyle "Inland Delta" de Biosphere, le projet emblématique de Geir Jenssen. Connue pour ses œuvres avant-gardistes dans le domaine de la musique électronique ambiante, Biosphere éblouit une fois de plus avec un opus qui s'inscrit déjà comme une expérience immersive d'une rare intensité.

"Inland Delta" se présente comme un recueil de neuf pièces musicales, façonnées au cours des années 2022 à 2023. Dans ce voyage sonore, Jenssen met en avant ses talents de musicien et compositeur, privilégiant des performances improvisées sur des claviers vintage récemment restaurés. L'album s'inscrit dans la continuité du génie créatif de Jenssen, revisitant ses racines et déployant une palette sonore qui oscille entre l'électronique ambiante, le surréalisme spacieux, et une expérience cinématographique.

"Inland Delta" se distingue par son minimalisme, s'éloignant des rythmes techno ambiant et des déviations club qui ont jalonné la carrière de Biosphere, notamment dans "Shortwave Memories". C'est une plongée dans un univers sonore où les synthés et les claviers vintage récemment restaurés sont les protagonistes d'une symphonie éthérée.

Peut-être influencé par sa revisite de "Substrata (Alternative Versions)" l'année dernière, Jenssen opte pour une approche minimaliste, évoquant par moments l'ambiance de son album emblématique "Substrata". Cependant, "Inland Delta" s'affirme comme une œuvre unique, réfléchie et puissante, se démarquant par ses clins d'œil à ses œuvres passées et aux pionniers du genre tels que Vangelis et Tangerine Dream.

Le double album est structuré de manière à diviser les humeurs entre lumière et obscurité. Le premier disque offre une écoute confortable, avec des électroniques joyeuses et des synth-pop aériens. La seconde moitié plonge dans des atmosphères plus surréalistes, accidentées et glacées, créant un contraste saisissant.

Des moments forts émaillent l'ensemble de l'album, comme "Delta Function" avec ses rythmes complexes, "Franklin's Dream" avec ses pianos rappelant Brian Eno, et "The String Thing" qui marie habilement des synthés imitant un quatuor à cordes à des accords mineurs mélancoliques.

"Inland Delta" démontre une fois de plus le talent visionnaire de Biosphere. Jenssen transcende les frontières de la musique ambiante, offrant une expérience immersive qui défie le temps et l'espace. Les paysages sonores, les textures complexes et les nuances subtiles font de cet album une œuvre captivante, ouvrant une porte vers un cosmos sonore inexploré.

L'utilisation experte de claviers et synthés vintage, ainsi que la maîtrise de la manipulation des timbres, confèrent à "Inland Delta" une richesse sonore rare. Le résultat est une œuvre non seulement convaincante dès la première écoute, mais également addictive, invitant à des découvertes et redécouvertes successives.

"Inland Delta" s'impose comme un chef-d'œuvre dans la discographie déjà impressionnante de Biosphere. À travers ces neuf pièces, Geir Jenssen offre une méditation sonore, une traversée des émotions et des paysages mentaux qui resteront gravés dans l'esprit des auditeurs. L'album est une invitation à un voyage sensoriel, une odyssée cinématographique qui confirme une fois de plus la place de Biosphere parmi les maîtres de la musique électronique ambiante.

Prochainement en programmation dans Solénoïde, émission des musiques imaginogènes diffusée sur 30 radios/50 antennes FM-DAB !

Liens :
biosphere.no



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