Chronique : NADAH EL SHAZLY "Les Damnés ne pleurent pas" (Asadun Alay Records)


NADAH EL SHAZLY
"Les Damnés ne pleurent pas"
(Asadun Alay Records)

Nadah El Shazly, la compositrice, productrice et chanteuse basée au Caire, nous offre une expérience musicale captivante avec son dernier album, "Les Damnés Ne Pleurent Pas". Sorti fin mars sur le label Asadun Alay Records, cet opus nous plonge dans un monde sonore évocateur, né de la collaboration artistique entre Shazly, Sarah Pagé à la harpe et à l'électronique, Jonah Fortune à la contrebasse, et le violoniste Nicolas Royer-Artuso.

La genèse de cet album réside dans la bande son du film acclamé "The Damned Don't Cry", de Fyzal Boulifa. L'œuvre cinématographique, célébrée pour son intimité poignante, a valu à Shazly des distinctions prestigieuses, dont le Prix de la Meilleure Musique Originale au Festival du Film de Bordeaux.

L'album se distingue nettement de la production antérieure d'El Shazly, affichant une maturité et une concentration raffinées. "Les Damnés Ne Pleurent Pas" prend la forme d'une série de vignettes de musique de chambre, chaque pièce soigneusement interprétée par le trio. Pagé à la harpe et à l'électronique, Fortune à la contrebasse, et Royer-Artuso au violon créent un ensemble harmonieux, oscillant entre des textures subtiles et des moments audacieux.

L'exploration sonore d'El Shazly et de son trio est délicate et délibérée. Chaque instrument, traité avec une finesse exceptionnelle, résonne dans un espace sonore distinct. La contrebasse émet parfois des grognements, parfois des phrases à l'archet semblables à un violoncelle, tandis que le violon offre des doubles cordes vibrantes. La harpe, souvent traitée électroniquement, évoque des tonalités célestes et éthérées.

L'utilisation subtile de l'électronique par El Shazly confère à l'ensemble une qualité holographique, créant une expérience d'écoute en constante évolution. Des traitements discrets, tels que l'overdrive et la réverbération, fusionnent les instruments de manière unique, ajoutant une couche d'inquiétude subtile même aux passages les plus doux.

Le morceau phare de l'album, "Adi", d'une durée de sept minutes, offre une pause envoûtante avec la voix remarquable d'El Shazly. Sa partition musicale agit comme un contrepoids émotionnel finement calibré, s'intensifiant avec l'histoire du film.

"Les Damnés Ne Pleurent Pas" marque également le début du label Asadun Alay Records, dédié à offrir une plateforme aux voix marginales. La musique, selon les fondateurs, est "créée par des personnes avec des histoires très singulières". Cet album promet donc une exploration captivante des émotions et une expérience sonore inoubliable.

Prochainement en programmation dans Solénoïde, émission des musiques imaginogènes diffusée sur 30 radios/50 antennes FM-DAB !

Liens :
linktr.ee/nadahelshazly



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