Chronique : BIXIGA 70 "Vapor" (Glitterbeat)


BIXIGA 70
"Vapor"
(Glitterbeat)

Les maestros du groove afro-brésilien, Bixiga 70, célèbrent leur retour tant attendu avec "Vapor", un album extatique qui marque non seulement leur réapparition musicale, mais aussi une véritable renaissance artistique. São Paulo, berceau de cette formation visionnaire, voit émerger un son joyeux, une explosion de mélodies puissantes et de polyrythmies contagieuses. Plus qu'un simple retour, "Vapor" est une célébration exubérante à part entière.

Le processus de création de cet album n'a pas été dépourvu de défis. L'équipe, après une période d'absence due à la pandémie mondiale, s'est retrouvée confrontée à la question cruciale : pouvaient-ils créer à nouveau cette magie musicale qui les caractérise ? C'était une période de renouveau, marquée par de nouveaux membres rejoignant la formation et d'autres partant après une décennie de collaboration.

Le saxophoniste baryton Cuca Ferreira souligne la nature distincte de "Vapor", qualifiant l'album de véritable reinitialisation du groupe. L'ajout du claviériste Pedro Regada, originaire du nord-est du Brésil, s'avère être une influence majeure. Son style unique, fusionnant des éléments de genres tels que l'axé, le piseiro, et le techno-braga, apporte une dimension nouvelle et vibrante à la palette sonore de Bixiga 70.

Le groupe tire son nom du quartier de Bixiga à São Paulo, un lieu historiquement artistique et accueillant pour les immigrants de divers horizons. Cette diversité culturelle est capturée dans la musique du groupe, reflétant les différentes vagues migratoires qui ont façonné le quartier au fil du temps.

Le morceau d'ouverture, "Malungu", introduit immédiatement le rôle essentiel des claviers, annonçant une évolution significative dans le son du groupe. Le funk dense de Regada se mêle harmonieusement au groove profond et élastique qui caractérise la musique de Bixiga 70. Les cuivres, bien que toujours en avant-plan, évoluent vers une esthétique plus proche du son africain et brésilien, marquant ainsi une progression musicale remarquable.

L'album évoque souvent des bandes originales de films vintage, soulignant la propension du groupe à créer des atmosphères visuelles avec leur musique. Les références en images guident l'arrangement des morceaux, et l'ensemble de l'album se révèle être une célébration joyeuse de mélodies mémorables et de rythmes contagieux.

Fermeture sur "Lua Loa", nommée d'après la fille du bassiste Marcelo Dworecki, l'album prend une tournure réfléchie et surprenante. C'est une conclusion qui surprend, mais qui rassure, capturant parfaitement l'énergie et l'émotion qui caractérisent l'ensemble de "Vapor".

En fin de compte, "Vapor" n'est pas seulement un retour musical, c'est une renaissance vibrante de Bixiga 70. C'est une célébration de dix individus passionnés jouant ensemble, libérant une énergie pure à travers leur musique. Leur habitat naturel est la scène, et cet album est un témoignage de l'essence narrative de leurs performances live. Bixiga 70 nous offre une expérience musicale qui va au-delà des attentes, nous invitant à célébrer avec eux cette renaissance musicale joyeuse et exubérante.

Prochainement en programmation dans Solénoïde, émission des musiques imaginogènes diffusée sur 30 radios/50 antennes FM-DAB !

Liens :
glitterbeat.com

Prochainement en programmation dans Solénoïde, émission des musiques imaginogènes diffusée sur 30 radios/50 antennes FM-DAB !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire